Lexique

 

Ange : transparence animée d’une pensée.

Autoégocratique : Qui se suffit à lui-même, qui se dirige lui-même, qui est et devient par lui-même.

Aventure intégrale : automouvement de l’être qui s’inscrit dans le détail de l’existence. Elle ne relève pas d’un fait d’armes exceptionnel, d’une œuvre monumentale, d’une renommée pleine de panache. Elle constitue ce qui, en nous, relève de la poussée êtrique et nous convie à l’audace absolue.

Bachiques : De Bacchus, dieu romain du vin et des fêtes : festives.

Connaturalité : ce qui me permet de connaître les choses du dedans d’elles-mêmes en connaissance d’un investissement êtrique qui me permet d’être le dedans de tous les dehors.

Émotivité : résultat du mental réactif de la personne qui, s’identifiant à son corps, se sent limitée, vulnérable, et cherche à se défendre. C’est un réflexe inutile, car lorsqu’on vit dans la confiance, personne ne nous attaque.

Fête : ce qui nous maintient dans la jouissance du présent.

Immanentisme : Doctrine philosophique fondée sur la thèse selon laquelle tout ce qui existe de la nature, de l’homme et de l’histoire est absolu, constitue l’absolu.

Intussusceptif : Qui s’accroit, se développe, grandit par lui-même, sans apport extérieur.

L’Autre : moi-même assorti d’un coefficient d’étrangeté en lequel je me retrouve néanmoins.

Maladie : résultat d’un projet qui ne peut aboutir. Elle résulte d’un engorgement de la pensée qui ne trouve plus d’issue à son déploiement. La maladie a une fonction spirituelle thérapeutique. C’est ce que voulait dire Thomas Mann quand il affirmait : « La maladie est esprit ». En effet, à quoi cela rime-t-il d’être malade pour quelqu’un qui brigue l’éveil, ou s’y trouve déjà, si ce n’est pour maintenir une limite dans sa vie qui lui sert à s’illimiter ou à se maintenir dans l’illimité?

Métanoïa : terme qui est relatif à la conversion de la personne en ce qu’elle a à être. Cette conversion accompagne l’intussusception de l’être, car elle montre que la personne se prépare à assumer sa part d’éternité. Cette transformation profonde ne concerne pas que le physique, elle concerne aussi l’émotivo-affectif, le mental, le spirituel. C’est en entier que nous nous transformons quand nous envisageons l’éveil.

Monisme : Doctrine philosophique fondée sur la thèse selon laquelle tout ce qui existe – l’univers, le cosmos, le monde – est essentiellement un tout unique constitué d’une seule et même substance.

Nolonté : trouble déficitaire de l’intention. Le mal que je me veux au moment même où je me veux du bien est lié à l’auto-annulation de ma volonté chaque fois que je me demande qui je suis ou si je suis.

Poussée êtrique : Elle est ce qui, une fois assumée notre part d’éternité, nous lance en avant du plus profond de nous-mêmes. Elle est la première manifestation d’une dynamique de l’incommensurable s’effectuant à travers les données temporelles et les obligeant à s’ajuster à un Cogito éternitaire.

Réalité : ce par quoi la limite s’impose comme principe de justification de notre désir de nous illimiter.

Travail : alibi pour tous ceux qui ne croient pas à l’abondance de l’infini, c’est-à-dire, au miracle.

Andre moreau, philosophe jovialiste