Le meilleur appui de l’homme, c’est lui-même. Qu’on pense à la phrase de Berkeley : « Que mes principes se soutiennent d’eux-mêmes ou bien qu’ils s’effondrent. » Peu de gens pensent ainsi : ils sont persuadés qu’ils ne peuvent s’en tirer par eux-mêmes. Au lieu d’être de grands seigneurs qui dispensent l’abondance, ils tendent la main comme des clochards, car c’est bien ce que signifie le fait d’aller travailler tous les matins. L’individu est le faire-valoir de tous ceux qu’il a érigés au-dessus de lui pour le diriger.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Seul le jovialisme revendique encore la place de l’être face à l’impérialisme technologique de la Science et de l’État. Or, pour pouvoir laisser grandir son être et installer dans sa vie le « Je suis » intussusceptif immanent, il faut commencer par décrocher des petits riens qui monopolisent l’attention humaine. C’est pourquoi la globalindividuation est le pied dans la porte qui va permettre à l’esprit de se libérer du cul-de-sac où il s’est enfermé.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
L’homme qui s’éveille ne travaille que pour lui-même. Il ne se sent pas obligé de souffrir pour le monde.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Ce n’est pas la connaissance de soi, mais l’invention de soi qui ponctue l’avènement de l’être.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
D’après ma philosophie, il existe une foule de manières différentes d’accomplir les choses et une orgie sacrée aurait mieux valu qu’un supplice sur la croix. Mais qui pense encore que le plaisir peut sauver l’humanité et que l’homme a tout à gagner en célébrant sa joie ?
– André Moreau, Traité de globalindividuation
L’amour ne peut rien, ni sauver le monde, ni assurer le bonheur. Ce qu’il faut, c’est une pensée libre qui résiste en douceur aux pressions exercées sur l’homme. L’individu isolé ne peut rien, même s’il initie les changements de civilisation et le renouvellement du monde. Il lui faut un réseau. C’est pour cette raison que j’ai fondé, autrefois, le Mouvement jovialiste.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Le sage se doit à la vérité, mais il n’est au service de personne.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Ayant conçu une philosophie anhistorique, j’essaie d’orienter le mouvement humain vers un dépassement métaphysique. En d’autres mots, j’enseigne à être plus et à posséder moins, ce qui ne fait pas l’affaire de tout le monde. Mais ce n’est que dans l’être qu’un dépassement peut avoir lieu, car seul celui-ci permet à l’homme de s’affranchir, de s’ouvrir et de s’illimiter.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Étant donné mon monisme immanentiste, je ne suis pas nécessairement enclin à pactiser avec des formes de pensée plus répandues que la mienne qui véhiculent des valeurs chrétiennes comme la charité, la compassion, la sociabilité. Ma philosophie voit les choses en totalité, ce qui me détourne de toute forme de soumission à la morale traditionnelle. Une morale pour tous est à mes yeux le marché commun de ces valeurs que je juge invivables.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
On atteint le sommet lorsqu’on comprend que rien n’est trop élevé pour nous
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Je reste persuadé que plus l’homme est intelligent, moins il travaille et moins il aspire à changer son état, car, en installant l’être dans sa vie, il atteint un état qui ne peut être amélioré. Cela va à l’encontre de la théorie de l’évolution biologique et du progrès social. Aucun effort n’est requis pour que l’homme puisse assumer l’infini : il suffit d’y penser, de le vouloir paisiblement.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Le détachement chrétien se fait sur la base de la pauvreté, le détachement jovialiste, sur la base de la transparence.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Avoir une juste évaluation de soi implique qu’on se mêle de ses affaires, qu’on cesse d’embêter les autres et qu’on se réserve pour le bonheur.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
L’homme jovialiste se moque des États ; c’est un déconstructeur d’abstractions dont le but est de libérer en lui une force superjective qui l’amène à assumer son indépendance dans une singularité universelle. Il affirme si bien sa suprématie sur toutes choses qu’il peut en venir à bafouer la nature, comme Sade rêvait d’injurier Dieu. C’est que l’homme centré sur son être n’a aucun respect des transcendances.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Le nombre de ceux qui laissent aller grandit chaque jour. On ne peut plus compter sur la spontanéité pour assurer le bonheur : un entraînement est nécessaire. Parlons-en. Le jovialisme est une vision du monde qui favorise le bonheur, car l’homme heureux qui ne possède pas une éthique risque de se retrouver fort malheureux s’il ne peut pas exploiter les misères et les déceptions de la vie à son avantage. C’est ce que j’ai appelé « l’usage positif du négatif ».
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Ce qui passe aux yeux de certains pour de l’égoïsme à courte vue constitue au second niveau de la pensée une forme de générosité envers soi-même. Rappelons-nous toujours ceci : non seulement il n’est pas défendu, selon la loi d’exception, de faire l’expérience de soi-même et de s’y employer avec assiduité et plaisir, mais c’est même un devoir.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Rien n’est plus opposé à ce dont je parle que l’art du spectacle. L’être éveillé s’aide lui-même comme il le peut et souvent comme il le veut. Il ne choisit pas les moyens. Il prend ce qu’il a sous la main pour fonctionner. Son souci n’est jamais de démontrer son savoir-faire, mais d’agir par le chemin le plus court pour obtenir ce qui est nécessaire à son développement et à celui des autres. Il est toujours prêt à enseigner aux autres sa façon de procéder, mais les autres veulent un « show ». Ils ne sont pas intéressés à apprendre. Le réel les sécurise et les réconforte. Ils ne veulent pas quitter le confort douillet du nid. Et, bien sûr, l’idée ne leur viendrait pas de se nidifier en eux-mêmes, de renverser leur dépendance, d’organiser leur vie immanente, de se soustraire à l’emprise de la loi d’espèce.
– André Moreau, Traité immatérialisme, Tome 1
Comprend-on pourquoi l’immatérialisme, en s’attaquant à la racine de l’inconscient, ruine le principe de la culpabilité. Si je n’ai pas à porter le poids d’une matière de mes actes parce que mon action est honnête et claire, la culpabilité n’a plus aucune prise sur moi. Mais voilà, pour y arriver, il faut préalablement opérer la position infinie de soi-même, c’est-à-dire reconnaître sa divinité immanente comme la seule réponse à l’actualisation de l’infini dans sa vie.
– André Moreau, Traité immatérialisme, Tome 1
J’ai mis récemment le point final à ma Bible Érotique. Je ne m’y exprime pas comme les sexologues le font, en citant des études et des statistiques. Je parle à la première personne du singulier. Ce livre d’audace, d’intelligence, de passion porte sur moi. J’y décris mon expérience comme si c’était une expérience universelle. Aucun sexologue n’a osé s’exprimer ainsi, de peur d’être banni de l’association des sexologues. C’est un peu comme si je disais à mes lecteurs : regardez comment je fais cela ! Mais en me présentant moi-même comme la norme, je deviens universel.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Il nous faut en arriver à une créativité sans instruments, sans modèles et sans formules, car la véritable créativité est liée à l’invisible, elle constitue l’armature de nos pensées, elle ne mène pas à une élaboration matérialiste grossière qui rend les hommes esclaves. Elle les rend libres, Cela veut dire sans programme, sans gouvernement, sans Église. Un libre penseur ne peut pas être récupéré par l’appareil manipulateur ploutocratique. Il n’appartient à aucun réseau de propagande. Il n’est pas un idéologue au service du pouvoir, un théologien qui planche sur des articles de foi ou un théoricien qui met en formule la pensée des dirigeants. Le libre penseur est un insoumis, il veut se diriger lui-même, il n’accepte aucune autre autorité que la sienne.
– André Moreau, Traité de globalindividuation
Tu ne te désobéiras pas.
Tu ne te condamneras pas.
Tu ne chercheras pas à expier une quelconque faute.
Tu ne demanderas pas à l’amour de te sauver, car tu n’es pas menacé.
Tu ne chercheras pas à convaincre les autres de ce qu’ils ne peuvent comprendre.
Tu ne te sentiras pas homme pour faire comme les autres !
– André Moreau, Chroniques de l’éternité
Je rêve d’ajouter le nom de Montréal à la liste déjà fameuse des cités qui virent briller l’esprit comme Athènes, Florence, Weimar ou Paris. Je suis sûr qu’un jour il y aura un art jovialiste aussi extraordinaire que l’art baroque ou l’art corinthien.
– André Moreau, L’effort est le signe de l’erreur
Si je suis jovialiste, c’est que je me veux intraitable, humoristique, dangereux et séduisant. J’éveille ceux qui veulent apprendre, mais je sais également hypnotiser ceux qui veulent ma perte. Je suis très fort pour rien. Je n’ai pas de cause; je ne suis pas un mercenaire. Mais je me méfie de la paix. La spiritualité humaine a besoin de la guerre pour s’éveiller.
– André Moreau, L’effort est le signe de l’erreur
S’il fallait que tous ceux qui consacrent d’immenses efforts à faire marcher le monde s’aperçoivent que leur travail est tout à fait inutile, – ce que certains découvrent avec effroi en mourant, mais trop tard – ils s’effondreraient sur eux-mêmes sans jamais pouvoir se relever. Pour le moment, je n’ai pas le souci de ces gens. Je cherche plutôt à éprouver la gravité du maintenant originaire autour duquel s’articulent tous les instants de ma vie dans l’immobilité bienheureuse de mon être.
– André Moreau, L’effort est le signe de l’erreur
S’appliquer à ne rien faire, pratiquer l’oisiveté créatrice, et s’arranger pour que ce mode de vie rapporte gros, voilà qui est intelligent. C’est que, contrairement à la majorité des gens qui associent l’argent au travail, tels les anciens nobles et les rois, j’associe l’argent au repos et à la jouissance. Il suffit de laisser cette idée dominer son esprit pour voir son existence devenir facile.
– André Moreau, L’effort est le signe de l’erreur
Peut-être l’avenir verra-t-il en moi un Nietzsche érotique ou un Hitler de la joie, mais une chose est certaine: on ne pourra pas m’enlever que je me sens Dieu, car cela est mon sentiment propre et personne n’y peut rien. Je crois sincèrement qu’il faut tout démolir, surtout les banques et les églises, car entre Jésus et le Capital, on n’a guère le choix.
– André Moreau, L’effort est le signe de l’erreur
Si tu veux te donner accès à la perception directe de l’essence, revendique ton identité divine et renonce à cette idée saugrenue de disparaître un jour. Convertis-toi en ce que tu es éternellement, mais ne renonce à rien de toi-même. Si quelque chose de toi doit être Dieu, eh bien, il faut que ton anus le soit aussi; il faut que ta merde soit Dieu, et ton sperme et ta sueur! M’a-t-on compris?
– André Moreau, L’effort est le signe de l’erreur
Le plaisir est sagesse. La chair est radieuse et transparente d’être. Si j’ai raison, Saint-Paul a tort.
– André Moreau, Le Plaisir est Sagesse
Il n’y aura pas d’harmonie dans le monde à moins qu’on ne comprenne que l’érotisme et le sacré ne font qu’un. Ce sont les deux plus grandes forces sur terre et il faut qu’elles soient unies pour que les humains cessent de se battre.
– André Moreau, Le Plaisir est Sagesse
Le plaisir délicieux de l’excitation doit passer avant tous les devoirs lorsque notre système nerveux est à plat.
– André Moreau, Le Plaisir est Sagesse
Le Jovialisme, c’est de ne jamais avoir à s’excuser d’être ce que l’on est.
– André Moreau, Le Plaisir est Sagesse
Jouir est une thérapie qui guérit du mal d’exister.
– André Moreau, Le Plaisir est Sagesse
Autrefois la sagesse recommandait de ne pas jeter des perles aux pourceaux. Aujourd’hui, elle réclame pour tous la vérité même si elle leur semble indigeste.
– André Moreau, Le Plaisir est Sagesse
La vraie fête est un état du coeur perpétuel et non une manifestation physique exceptionnelle.
– André Moreau, Le Plaisir est Sagesse
Au moment où notre cher petit chien Caprice, qui nous a quittés le 4 juin 2010, a fait son entrée dans la vie éternelle, j’ai senti le besoin de faire le point sur ce que je savais concernant l’éternité. Son départ m’a plongé dans un abîme de réflexions. Je me suis dit qu’il était lié à la sphère de mes pensées en tant que personnage coextensif de mon amour. Quand on vit dans l’éternité, on sent le besoin d’être tout pour soi: et sa famille, et son amour le plus grand, et la substance de ses rêves.
– André Moreau, Chroniques de l’Éternité
J’ai appris à regarder toutes choses avec les yeux du Dieu Vivant. Comment cela s’est-il produit? Tout simplement! J’ai chargé mes yeux d’éternité. Comment cela se fait-il? En le voulant!
– André Moreau, Chroniques de l’Éternité
Vivre divinement, connaître des expériences d’éternité, c’est refuser de se débattre. Certains penseront que je suggère de nous laisser entraîner par le flot. Je conseille plutôt d’être le flot qui entraîne toute chose.
– André Moreau, Chroniques de l’Éternité
Si je n’éprouve pas le besoin d’interpréter mes rêves, c’est que je les sens du dedans. Contrairement à Freud et Jung, je ne cherche pas à les comprendre symboliquement; je les vois comme des faits d’expérience.
– André Moreau, Chroniques de l’Éternité
Puisque mes rapports avec l’éternité sont marqués du sceau de la bénédiction, c’est donc en vertu de ce pouvoir théurgique que je vais expliquer le rôle que je joue dans l’invisible, car ne l’oublions pas, l’invisible se meut au coeur du visible.
– André Moreau, Chroniques de l’Éternité